Origines de l'esprit bourgeois en France
Bernard Groethuysen
Language: French
Pages: 300
ISBN: 2070297845
Format: PDF / Kindle (mobi) / ePub
"Il s'agit ici de creuser plus loin que les idées, de faire paraître, parler, cet être prudent, effacé, qu'était le bourgeois d'autrefois. On n'y parviendra pas sans ruse. Le détour imaginé par M. Bernard Groethuysen est celui-ci : ne pouvant écouter les bourgeois, il a écouté les curés, et, à travers leurs propos, il a deviné maintes choses. ce n'est pas Voltaire, ni Rousseau, dont Bernard Groethuysen est curieux, c'est du Français moyen, et pour se rapprocher de lui, il s'assied au prêche avec lui. Soupçonnait-on qu'après tant de travaux une source considérable pour la connaissance du XVIIIe siècle restait négligée ?".
Fairy Tales and the Art of Subversion (Routledge Classics)
Reluctant Capitalists: Bookselling and the Culture of Consumption
The Boys in the Bunkhouse: Servitude and Salvation in the Heartland
Community: Seeking Safety in an Insecure World
Êtes simple de croire tout ce que disent les Prêtres, dira-t-il à ceux qui continuent à croire comme par le passé. Faites comme moi, qui ne suis pas si crédule. Je crois ce que je vois, ce que j'entends ; c'est la bonne façon et la bonne philosophie »41. L'enfant du siècle, en parlant ainsi, peut-être n'a-t-il pas voulu s'élever contre toute religion ; il a renvoyé � au peuple, comme disait Massillon, la croyance de tant de faits merveilleux que l'histoire de la religion nous a conservés »42, et.
Passions ; il consent à croire un Dieu, à condition qu'il n'aura point à le craindre ; il le désarme avant que de l'adorer ; il lui laisse son Trône, mais il lui arrache son tonnerre »98. Or, rien ne serait plus funeste. � Notre siècle se vantera-t-il de nous avoir affranchis de la crainte d'un Dieu vengeur, ce frein pour le mal, et cet encouragement si puissant pour le bien ? »99 demande un prédicateur du temps. Mais qu'adviendra-t-il alors de ce � peuple sans éducation, sans vues, sans idées,.
Ou ajoutera à ses misères d'ici-bas des peines éternelles. Nous � sommes des malades qu'il faut guérir et des pécheurs qu'il faut punir »22. Sera-t-il parmi ceux que le médecin céleste guérit, ou sera-t-il de ceux que le juge impitoyable punit ? Dieu décidera. Lui, il se sait coupable et implore la grâce divine. Mais coupable de quoi, coupable comment ? Un crime a été commis, notre crime à tous, répondra le Janséniste. C'est l'homme qui est coupable, l'homme tel qu'il renaît en chacun de nous.
Faire le mal » ; il n'est pas né � pervers »98 ; de par sa nature, il est bon. � La religion suppose l'homme méchant, la morale le suppose bon... La religion dit que l'homme est né méchant, afin de lui devenir nécessaire ; elle étaye sa supposition sur l'histoire d'un péché originel... La morale nous garantit bons ; elle s'étaye sur le cœur... »99. L'honnête homme tiendra pour la morale. A homme nouveau, Dieu nouveau. Le Dieu du pécheur ne saurait être celui de l'honnête homme. Aussi l'homme.
Grand, quand il se trouvait en face d'un pauvre. Pour le grand, donner des aumônes n'était pas seulement une fonction qui entrait dans ses attributions, mais encore, en se montrant charitable, il se classait pour ainsi dire, dans un ordre supérieur. La grandeur elle-même, on l'a répété maintes fois, n'a absolument rien de chrétien, c'est la charité seule qui peut la justifier et la rattacher aux valeurs de l'autre monde. Il y a dans le grand, un côté profane et un côté sacré. Il faut qu'à ses.