La Théorie du panda
Pascal Garnier
Language: French
Pages: 98
ISBN: B005SMQQBM
Format: PDF / Kindle (mobi) / ePub
Grâce à ses talents de cuisinier et à son charisme indolent, Gabriel - à peine débarqué d’on ne sait où - tisse des liens très forts avec les habitants d’une petite ville de Bretagne : une bien belle réceptionniste d’hôtel, deux junkies au bout du rouleau et surtout José, le patron du Faro, dont la femme est à l’hôpital…
Pareil au panda en peluche échoué sur le comptoir du Faro, Gabriel offre sa personne et son temps à celles et ceux qui viennent à lui, plus surpris ou séduits que méfiants. Et pourtant, s’ils savaient… Figure marquante de la littérature française contemporaine, Pascal Garnier avait élu domicile dans un petit village en Ardèche pour se consacrer à l’écriture et à la peinture. Il nous a quittés en mars 2010. Peintre d’atmosphère alliant la poésie d’Hardellet à la technique de Simenon, styliste du détail juste, il excelle dans la mise en scène des vies simples, celles du voisinage, des souvenirs d’enfant, des je me souviens qui tissent nos mémoires. Mais chez Pascal Garnier, ce beau calme des banlieues de l’âme et de l’époque prépare toujours d’effroyables orages, avec froissement de tôles et morts en série…
The Guermantes Way (In Search of Lost Time, Volume 3) (Penguin Classics Deluxe Edition)
Le Médecin volant – Le Mariage forcé (édition enrichie)
The Oxford Book of French Short Stories (Oxford Books of Prose & Verse)
Quand elles ont commencé à se tripoter en dansant. C’était maladroit, touchant, un peu triste. À présent elles chuchotent, l’une assise sur le pouf, caressant les cheveux de l’autre dont la tête repose sur ses genoux. L’intérieur des femmes, c’est comme Lascaux, en plus ancien, en plus profond, si profond qu’on pourrait s’y croiser à la lueur d’une torche, errant à l’infini, déposant des empreintes, des étreintes sur les parois pour retrouver son chemin. On y entre une fois et on n’en sort.
Ronde dans la ville ; je leur ai dit : Avez-vous trouvé celui que mon cœur aime ? » Rita repose le livre, se tourne vers la fenêtre. C’est peut-être la lueur laiteuse du petit jour sur ses joues, mais on dirait qu’elle pleure. — C’est bizarre, les livres, ça parle tout seul. Gabriel, tu voudrais pas m’aider à retrouver Marco ? On peut retrouver des pas dans la neige, sur du sable, mais en ville ?… Les trottoirs en sont criblés, le goudron boursouflé, tuméfié, bosselé. Ils vont, ils viennent,.
Couilles ! Coup de pied dans la poubelle. Le sac en lézard se balance au bout de son bras comme un marteau, ses pieds pilonnent l’asphalte, deux grosses larmes germent aux coins de ses yeux. Sa bouche se tord sur des mots qui n’arrivent pas à sortir. On dirait une baudruche prête à éclater. — Un miracle, merde, c’est pas grand-chose, non ? Puis elle tourne brusquement les talons et se lance sur le boulevard comme une boule de bowling. Heureusement, il n’y a pas grand monde. — Pardon,.
Se lève comme il avait quitté le banc de la gare quelques jours auparavant, les mains aussi poisseuses. — Cinq balles, cinq ballons, un lot gagnant ! La crosse de la carabine est fraîche et douce comme la peau de Jeanne d’Arc. C’est facile, il suffit de ne penser à rien. Les cinq petits ballons multicolores agités par le souffle d’un ventilateur éclatent un à un. Charger, viser, tirer… Charger, viser, tirer… Ça n’a pas duré plus de trois minutes. — Bravo ! Monsieur est une fine gâchette ! La.
Aujourd’hui ? — Je… rien de précis. Pourquoi ? — Je ne travaille pas cet après midi… Je me disais que si… Enfin… On pourrait peut-être aller se promener… Il ne pleut pas… Elle devrait rougir plus souvent. Ça lui va bien. — Vous me trouvez effrontée ?… — Non, pas du tout. C’est une bonne idée. Entendu, avec plaisir. — Je termine à midi. — Parfait. À tout à l’heure. C’est la première fois qu’il la voit en civil, c’est-à-dire en entier, debout, en pied, de l’autre côté du comptoir. Elle est.